Conseil Alimentaire N°5 : Maladie Hémorroïdaire et Fissure Anale :

Il est classique de citer alcool et épices comme facteur aggravant de la maladie hémorroïdaire.

Mais ces facteurs ne sont retrouvés que dans moins de 15% des cas.

Pour la majorité des malades, il n’y a pas de facteur précis pouvant favoriser la survenue de symptômes hémorroïdaires. 

On peut recommander simplement d’éviter la constipation (et d’éviter de pousser « fort »en allant aux toilettes), particulièrement en cas de fissure anale. Pour cela on conseille un régime alimentaire équilibré (cf : « colopathie fonctionnelle »). 

La diarrhée est aussi un facteur retrouvé de déclenchement de la poussée de la maladie hémorroïdaire et de la fissure anale.

Conseil Alimentaire N°4 : “MICI ( Maladie de Crohn et RCH)

Ces maladies se caractérisent par des phases « actives » où la diarrhée est souvent présente, et des phases « quiescentes » où les symptômes disparaissent après/pendant le traitement institué.

La plupart des études épidémiologiques montrent qu’un régime alimentaire pauvre en fibres, et trop riche en sucres et protéines, serait un facteur de risque de développer une MICI

Aucun régime particulier n’est proposé dans ces maladies, car les poussées actives de maladie ne sont pas déclenchées par les aliments. On peut même garder les fibres qui ne gênent pas la cicatrisation.

Aucun aliment ne retarde la cicatrisation. L’exclusion du gluten n’apporte aucun bénéfice en terme de cicatrisation. Mais la diminution d’amidon et fructanes (cf FODMAPs) peut améliorer les symptômes, comme cela est montrée au cours des colopathies fonctionnelles.

Au contraire, il faut un régime bien équilibré pour éviter la survenue de carences vitaminiques ou en Fer, fréquentes au cours de ces maladies.

On peut simplement conseiller, en cas de diarrhée importante, de diminuer la part de fibres (céréales, légumes verts et fruits) en cas de diarrhée, car les fibres accélèrent le transit.

Dès que le transit se normalise, on peut reprendre un régime alimentaire normal.

Les probiotiques n’améliore pas la maladie de Crohn, mais pourraient avoir une (faible) efficacité dans la RCH.

La curcumine (contenue dans le Curcuma) est une piste thérapeutique dans la RCH

Conseil Alimentaire N°3 : “L’ulcère gastro duodénal “

A tort, on pense que les épices et les aliments acides (vinaigrette, agrumes,etc…) peuvent aggraver les ulcères gastro-duodénaux.

Il faut savoir que le milieu gastrique est naturellement très acide.

L’alimentation n’a donc pas d’action particulière ni dans la survenue ni pour la cicatrisation des ulcères.

Vous pouvez donc manger « normalement » sans restriction particulière en cas d’ulcère ! Les facteurs aggravant principaux sont le tabac++ et l’abus de boissons alcoolisées.

La prise de certains médicaments (aspirine et AINS= anti inflammatoires non stéroïdiens) est aussi un facteur aggravant important .

Conseil Alimentaire N°2 “Le Reflux Gastro-Oesophagien (RGO)”

A°) Concernant votre alimentation :

  • Evitez l’excès de café (+ de 2 tasses par jour), de chocolat, de menthe, de thé.
  • Évitez les repas trop copieux ainsi que les graisses, car cela retarde la vidange de votre estomac et vous expose de façon prolongée au reflux acide.
  • Ne pas manger « trop vite », car cela semble augmenter le risque de survenue de reflux.
  • Évitez les boissons gazeuses (sucrées ou non), car le rejet de l’air (qu’elles provoquent) peut s’accompagner d’un reflux acide.
  • Ne pas fumer et prendre le moins possible d’alcool.
  • La prise de chewing-gum semble diminuer le reflux après un repas.
  • En cas de surcharge pondérale, un régime amaigrissant est nécessaire.
  • Certains médicaments peuvent favoriser le reflux acide : il faut signaler l’existence d’un reflux acide à tout prescripteur, afin d’en tenir compte.

B°) Concernant votre mode de vie :

  • Il faut éviter de porter des ceintures trop serrées, des gaines.
  • Il faut éviter la position penchée en avant (il est préférable de plier les genoux pour vous baisser).
  • Évitez de vous allonger immédiatement après un repas, surtout s’il a été abondant (attendre au mois 1H30 après un repas).
  • En cas de reflux acide nocturne, il est conseillé de surélever la tête du lit à l’aide de cales (15 cm de hauteur sont en général suffisants).

Conseil alimentaire N°1 : «La Colopathie Fonctionnelle»

La colopathie fonctionnelle (appelée aussi troubles fonctionnels intestinaux) se caractérise par des spasmes coliques responsables de douleurs et/ou de ballonnement abdominal, et/ou de troubles du transit (constipation chez certains ou diarrhée chez d’autres malades).

Pathologie bénigne (elle ne donne pas le cancer.), elle est responsable de symptômes parfois invalidants.

Il n’existe aucun examen pour en faire le diagnostic : les examens réalisés sont uniquement effectués pour éliminer d’autres maladies

Pas de cause exacte connue. Mais des facteurs déclenchants bien identifiés : stress++ troubles du transit (constipation++), troubles de la flore intestinales (expliquant que les probiotiques peuvent améliorer parfois la colopathie), régime alimentaire inadapté.

Le régime proposé ne doit pas être restrictif, il doit simplement être équilibré.

 Les médicaments permettent d’obtenir une guérison lorsque le bon suivi de ces règles n’est pas suffisant à faire disparaître les symptômes.

Boire au moins 1,5 litre d’eau par jour, même l’hiver.

– Avoir une activité physique régulière (activité sportive ou simple marche à pieds),car la sédentarité et/ou la position assise prolongée (voyage, travail au bureau) favorise la constipation.

– Aller à la selle en respectant les horaires de son côlon (il faut aller à la selle lorsque l’envie est présente, sous risque d’aggraver une constipation).

– Apporter régulièrement des fibres alimentaires : celles-ci sont présentes en grande quantité dans les céréales (pain complet, Kellog’s), on les retrouve en moins grande quantité dans les légumes verts, sauf les légumes secs (lentilles, haricots secs, pois chiches) et en plus petite quantité encore dans les fruits, sauf les fruits secs (abricots, figues, etc… avec une mention particulière pour les pruneaux qui sont aussi très riche en Sorbitol, qui est un laxatif). Il faut éviter une alimentation trop riche en féculents (pâtes, riz, couscous, pommes de terre, pain blanc), ou en sucres (Coca Cola et autres sodas)  dont l’apport en excès peut, en outre, provoquer un ballonnement. Le chocolat en excès peut provoquer une constipation et /ou des douleurs abdominales.

Les crudités sont des fibres particulières, au sens où elles ne sont pas toujours bien tolérées au cours de certaines colopathies (provoquant douleurs ou diarrhée). Il faut particulièrement se méfier des fibres dures (choux, radis). Si elles sont bien tolérées, il ne faut pas les supprimer de son alimentation, car elles contiennent des fibres.

Certaines personnes pensent améliorer leur problème digestif en suivant un régime sans gluten. Le plus souvent elles ne font que diminuer les apports en féculents, qui améliore effectivement leur colopathie (sans que l’on puisse parler d’intolérance vraie au gluten). En fait, de façon plus générale, on parle d’un régime limitant les FODMAP’s (saccharides fermentescibles et polyols)

Pour plus de détails vous pouvez aller sur le site web dédié aux patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable (APSSII)